Cannes la Bocca a t’il un rapport avec le fameux quartier de la Boca situé en Argentine? A première vue rien ne les rapprochent hormis leurs noms. Pourtant, leurs histoires sont très similaires…
La Boca et la Bocca, deux lieux dont l’histoire se rapproche :
Situé en Argentine, la Boca n’est au départ qu’une vaste prairie marécageuse. Il faut attendre les années 1850 pour que les premières maisons apparaissent dans l’artère principale appelée Avenida Brown. Historiquement, c’est aussi à la même époque que l’on situe la construction des premières habitations sur le quartier de la Bocca de Cannes. De ce fait, l’urbanisation des deux lieux est donc au même moment quasi-inexistence. Ces zones situées très près de la grande ville ne sont que de grands champs.
Pour que les gens puissent y habiter, il faut dans un premier temps qu’ils puissent s’y rendre. Ainsi, la Boca voit dans un premier temps sa population grandir grâce à l’arrivée du train. Il en est de même pour la Bocca grâce au Tramway qui relie Cannes, Mandelieu et Théoules sur Mer.
Deux quartiers qui doivent leur existence à l’industrie :
Jusqu’en 1900, la Boca devient le principal quartier industriel de Buenos Aires provoquant par conséquent une explosion démographique. A la même période, Joseph Barthelemy achète un vaste terrain sur un quartier quasiment inhabité et fonde sa fameuse verrerie. Pour travailler, ce sont des italiens qui s’y installent aussi bien en France qu’en Argentine.
La Boca a connu son apogée entre 1890 et 1914, grâce aux nombreuses usines qui composaient le quartier et au port maritime qui permettait l’import et l’export de marchandises. Il en fût de même pour la Bocca sauf qu’elle ne disposait pas de Port mais de gare. En effet, sa gare de marchandise était un point stratégique qui alimentait les villes environnantes.
Malheureusement, le développement de la Boca Argentine prit fin à l’ouverture de Puerto Madero en 1898, un nouveau port mieux desservi. Il en est de même pour notre quartier français qui voit sa verrerie fermée. La concurrence d’autres entreprises est trop forte et la multiplication des incidents telles que les grèves puis l’incendie affaiblissement l’établissement historique.
Des destins qui se séparent…
Cannes la Bocca ne cesse de s’étendre et cela dès les années 1900. La fermeture de la Verrerie n’empêchera pas le quartier de s’accroitre. Effectivement, entre temps d’autres compagnies s’étaient déjà installée dans la zone comme trois parfumeries, mais aussi les abattoirs et une multitude de petites commerces. La vie de ce lieu ne faisait donc que commencer. En revanche, le destin de la Boca Argentine fût tout autre…
En 1940, le dernier gros employeur du quartier, la Compagnie de las Catalinas (The Catalinas Warehouses and Mole Company Ltd.) fondé à la fin du XIXèeme siècle met la clef sous la porte. De ce fait, la population ne cesse de baisser et les commerces ferment les uns après les autres. Le port cesse aussi totalement son activité.
Les « bocassien » argentins fuient le quartier en quête d’une vie meilleure. Finalement, en 1960, la mairie rachète les terrains de l’usine à l’abandon. Malheureusement, le lieu est laissé à l’abandon.
Les ‘Bocca’ d’aujourd’hui :
La Boca argentine est aujourd’hui populaire si bien que son club de foot est l’un des préférés des argentins. D’ailleurs, le quartier compte un stade de football qui se nomme Boca Juniors, surnommé « la Bombonera » pour sa forme de boîte de bonbon. Une petite partie de la zone a été réhabilitée et est même devenue une escale touristique très prisée notamment grâce aux façades artistiques de ses maisons qui sont due à l’artiste peintre Quinquela Martin qui est originaire de ce lieu. Dans les années 20, il achète une maison et invite les habitants du quartier à venir la peindre.
Malheureusement, il s’agit d’un des quartiers les plus pauvres de Buenos Aires et il est déconseillé de s’y rendre seul. D’ailleurs, le métro ne le dessert.
Le quartier revendique son indépendance : le visiteur est accueilli par des panneaux « Bienvenidos a la Republica de la Boca » (Bienvenus à la République de la Boca) ; ainsi que son identité culturelle. Il en est de même pour les Boccassiens français. Toutes fois bien évidemment Cannes la Bocca ne souhaite pas devenir une municipalité indépendante bien qu’autres fois certains habitants le souhaitait…
Pour en savoir plus, il faudra voir Les Mémoires Boccassiennes.