La Saint Barthélémy est une fête emblématique qui se déroule chaque année du 13 au 19 août à La Bocca, près de Cannes. Cette célébration est l’occasion de festivités et de commémorations, mais peu de personnes connaissent véritablement son origine. Tout le monde sait qu’il s’agit de jours de festivités et de commémoration mais qu’en sait-on vraiment ?
Découvrons ensemble l’histoire de cette tradition grâce à un petit mémo historique.
Nous remercions chaleureusement Lina Peltier qui a gentiment accepté de nous partager son article
Dans cet article, nous vous invitons à plonger dans le passé de La Bocca et à découvrir les racines de la Saint Barthélémy, qui continue de briller d’un éclat particulier chaque année lors des festivités. Suivez-nous pour un voyage captivant à travers l’histoire méconnue, mais profondément chaleureuse et vivante, de cette tradition provençale, héritage des verriers qui ont marqué cette région de leur empreinte.
La Saint Barthélémy : qui était la famille Barthélémy?
Au XIXe siècle, la famille Barthélémy était une famille de verriers provençaux originaire de Saint Zaccharie dans le Var. Comme beaucoup d’autres familles du même métier, ils étaient itinérants et se déplaçaient là où il y avait suffisamment de bois pour alimenter leurs fours. En 1857, Joseph Barthélémy le fils de la famille, cherche à s’installer à Cannes, ville entourée de pinèdes pourvoyeuses du bois essentiel au chauffage de ses fours.
Un double choix s’offre à lui, s’installer à l’est entre l’actuel palais des festivals et la pointe Croisette, ou s’établir à l’ouest entre l’actuelle gare de marchandises et le « château » de la Bocca. En 1858, il alluma les premiers feux de la verrerie, et c’est à ce moment précis que le bourg de La Bocca prit naissance. Son choix d’installer la verrerie à La Bocca marqua le début de cette aventure humaine et industrielle qui allait façonner l’histoire de toute une communauté.
Au fil des années, une vie sociale s’épanouit dans ce quartier devenu cité ouvrière, où les verriers vivaient dans un bâtiment spécialement construit pour eux. Ces derniers bénéficiaient de logements gratuits ainsi que du chauffage. Joseph Barthélémy, aimé et respecté par ses ouvriers, marqua leur mémoire de façon indélébile notamment par cette bienveillance.
Plus tard n’ayant pas de fils, Joseph remettra la verrerie, alors prospère, entre les mains de ses petits-fils Louis et Paul Négrin qui poursuivront l’activité tant bien que mal jusqu’à sa cessation en 1899.
La Saint Barthélémy, un hommage à Joseph Barthélémy :
Joseph Barthélémy était grandement apprécié par ses ouvriers, qui le considéraient comme leur bienfaiteur. Ainsi, à sa mort en 1867, en signe de reconnaissance et pour honorer sa mémoire, les ouvriers décidèrent de célébrer la fête du quartier le 24 août, jour de la Saint Barthélémy. C’est ainsi qu’est née la tradition, avec son carnaval original et joyeux. Avec humour, ils faisaient un rapprochement entre le nom de leur employeur et celui du saint apôtre. Pour cette première Saint Barthélémy le 24 août 1868, ils firent apposer une plaque commémorative en mémoire de leur bienfaiteur.
Pour ce jour festif, ils ont « inventé » leur carnaval, un événement pour le moins particulier durant lequel les ouvriers barbouillaient leurs visages de suie, enfilant une longue chemise sous leur pantalon et se munissant de grands draps. Ils partaient ensuite vers le centre de Cannes à bord de chars à bancs. La troupe était accompagnée d’un orchestre cacophonique.
Qu’en est-il de la fête contemporaine ?
La tradition de la Saint Barthélémy perdure depuis lors. Chaque année, les festivités débutent par une messe à l’église Sainte-Marguerite, suivies de cortèges, de concours de boules et de défilés de fanfares. Les festivités s’achèvent par le dépôt d’une gerbe devant la plaque commémorative dédiée à Joseph Barthélémy, située au square qui porte son nom. Depuis quelques années, la fête s’étend sur plusieurs jours, offrant des animations pour petits et grands. Vous pouvez consulter le programme sur le site officiel de la ville de Cannes.
L’anecdote insolite autour de Joseph Barthélémy :
Le registre des naissances des années 1877 à 1888 est étonnamment riche en prénoms de Joseph, Joséphine et Barthélémy, est-ce une forme de reconnaissance ultime envers le patron de la verrerie ? Pourquoi pas ! Tout est possible !
Nous remercions chaleureusement Lina Peltier qui a gentiment accepté de nous partager son article.
Sources :
- Le fonds d’archives Louis Jourdan par Corinne Hoquet et Jacques Estrangin
- Le Blog de Mlr N° 16 août 2011